C'est vêtu de mon chapeau mou et de mon imper que j'ai mis la main au collet d'un nouveau suspect. Il se baladait impunément dans les rayons d'une parapharmacie, alors je l'ai embarqué au poste pour l'interroger plus longuement. Voilà une photo de lui au moment des faits.



- Nom, prénom ?

- Je suis Effaclar A.I de La Roche Posay.

- Ah ouais, et tu fais quoi dans la vie ?

- Rien rien, je suis juste une crème heu ... une crème solaire.

- N'essaie pas de me mentir ! Je sais très bien que tu es un correcteur ciblé d'imperfections, à 8 euros les 15 ml, sans paraben !
Ton rôle, ton but, ton kiff, c'est de neutraliser des boutons sans défense. On a jamais vu de crème solaire dans un aussi petit tube, et s'appeler Effaclar ! Tu crois que c'est un nom de crème solaire, ça, hein ? C'est comme si le papier Q Toudoux essayait de me faire avaler qu'il se fait brûler dans une tasse comme du papier d'Arménie.
Pour prouver ça, on va te confier à Giftine, qui va t'étaler sur sa bouille tous les jours pendant un bon mois.

- Non non pitié commissaire ! Ses boutons sont énormes !

- Désolé, c'est mon job, mon vieux !

L'interrogatoire se passe dans une sale de bain lugubre, où les cadavres de pots de crème anti-imperfections côtoient les dépouilles de tubes masques purificateurs, le tout dans une odeur étouffante d'arbre à thé. Voici une photo du suspect après, ce qui témoigne de la dureté de l'interrogatoire.


- Alors, Giftine ? Que pensez-vous de notre suspect ?

- Ben déjà, ce qui est louche, commissaire, c'est qu'il sent bon. Je n'avais jamais vu, dans ma carrière pourtant très longue, de crème contre les boutons qui sent autre chose que le chimique dégueulasse. C'est très étrange, et plutôt agréable ! 
Sa texture, en revanche, n'est pas originale. Elle est épaisse et le produit est blanc. ça reste assez agréable. Bon, bien sûr, après on en a plein les doigts et c'est chiant (ouais, ils parlent mal dans la Police), mais c'est normal, c'est une crème ciblée, commissaire.

- Viens-en au fait ! Effaclar A.I est-il efficace dans son boulot ?

- Ouais. Pas mal.
Il s'applique directement sur le bouton, sur une peau bien nettoyée et hydratée, après s'être lavé les mains. Bizarrement, j'ai remarqué qu'il fait mieux son boulot quand on l'applique qu'une seule fois par jour. Moi c'est avant le coucher, mais je fais gaffe de bien le laisser sécher avant de poser ma bouille sur l'oreiller.
Le premier jour, le bouton a sensiblement diminué, ou une petite pointe blanche est apparue, ce qui est bon signe. Ensuite, au fil des applications, il se résorbe lentement, mais sûrement. On sent qu'il fonctionne en profondeur, c'est pas du travail de surface, commissaire. Le bouton ne réapparait pas, et ne laisse aucune trace ou cicatrice.
Bon, ce n'est pas un produit révolutionnaire (sinon il aurait été rouge, haha). Mais il fait son job, et il le fait bien.

- Autrement dit, Effaclar A.I de la Roche Posay a beau être un très bon produit, il n'est pas The One. Il va falloir continuer nos investigations.

- Oh oui, Commissaire ! Je serai prête à tout pour le trouver, je m'en vais d'ailleurs me faire une bonne cure de cuisine au beurre pour entretenir mes boutons ! Et entre temps, je vais continuer à l'utiliser !